- immensité
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• 1372; lat. immensitas, de immensus → immense1 ♦ Didact. État, caractère de ce qui est immense; grandeur sans bornes ni mesure. L'immensité de Dieu, de la nature.2 ♦ Cour. Étendue trop vaste pour être facilement mesurée. ⇒ vastitude. « Dans l'immensité du ciel et de la mer » (Baudelaire). L'immensité du désert.♢ Absolt Étendue illimitée ou qui paraît telle. ⇒ 1. espace, infini. Se perdre dans l'immensité.3 ♦ Grandeur considérable (de qqch.). L'immensité de ses richesses. « l'immensité de sa prétention » (F. Mauriac).⊗ CONTR. Exiguïté, petitesse.Synonymes :- infinitéLittéraire. Étendue immense, qui apparaît sans limites, et, en particulier, le...Synonymes :- infini- vastitude (littéraire)Caractère de ce qui est immense, considérable en grandeur, valeur...Synonymes :- ampleur- énormité- étendueimmensitén. f.d1./d Didac. Caractère de ce qui est immense.d2./d Très vaste étendue. L'immensité des océans.d3./d Très grande quantité.⇒IMMENSITÉ, subst. fém.A. — [En parlant de Dieu ou de l'espace] Caractère immense, illimité; grandeur sans bornes ni mesures. Nous ne dirons même plus de notre corps qu'il soit perdu dans l'immensité de l'univers (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 275). L'immensité du ciel au-dessus de nos têtes produisait en moi une espèce d'enivrement (GREEN, Journal, 1941, p. 129). Sous quelle forme (...) l'immensité divine se manifeste-t-elle, s'applique-t-elle à l'humanité? (TEILHARD DE CH., Milieu divin, 1955, p. 147) :• 1. « ... maintenant tu es digne d'être mon époux; je jure de n'en avoir jamais d'autre que toi, je jure à ce Dieu qui en ce moment remplit de son immensité et de sa toute-puissance, et ce désert et ton cœur...! »COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 359.— Absol., littér. Espace infini. Se perdre dans l'immensité. Et à l'occident, distingues-tu ce nuage sombre qui n'est encore qu'un point dans l'immensité? (DUMAS père, Henri III, 1829, IV, 3, p. 179) :• 2. Par delà les confins des sphères étoilées,Mon esprit, tu te meus avec agilité,Et comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde.BAUDEL., Fl. Mal, 1857, p. 16.♦ Au plur. Ses naseaux énormes [du colosse d'airain] se dilataient, le grand jour l'animait, lui donnait un air terrible et impatient, comme s'il avait voulu bondir au dehors pour se mêler avec l'astre, le dieu, et parcourir ensemble les immensités (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 133).B. — P. ext.1. Étendue si vaste qu'elle semble illimitée. Il semblait que l'ennemi se fût dispersé et comme fondu dans l'immensité des campagnes (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 341). Alors, soudain, pareille à une immensité d'azur, sans une voile, sans une fumée, la mer de faïence bleu-tendre s'étendait à l'infini (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 28).— Littér., au plur. Ce départ, par une nuit noire et pluvieuse, sur une route semée de dangers, à travers les immensités inconnues d'un désert, eût impressionné un cœur moins ferme que celui du matelot (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 234).2. P. exagér. Grandeur inhabituelle, considérablement plus importante que la normale. Plusieurs cohortes défilèrent somptueuses par les habits dorés, par les éclairs des armes, par l'immensité de leurs plumages versicolores (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 14). — Mais, Oriane, pas ce soir! vous regarderez cela demain, implora le duc qui m'avait déjà adressé des signes d'épouvante en voyant l'immensité de la photographie (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 593). L'immensité du cortège, la force et la joie dans l'expression des sentiments, marquent le triomphe (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 80).3. P. méton. Une immensité de. Une multitude de. Cette convergence régulière et continue d'une immensité d'individus (COMTE, Philos. posit., t. 4, 1839-42, p. 470). C'était une immensité confuse de toits, de murs, (...) de cheminées, de bâtiments difformes (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 53).C. — Au fig.1. Caractère illimité, sans bornes ni mesures. Tout ce qu'on a pu dire de l'immensité des douleurs humaines n'est rien peut-être au prix des déceptions, des trahisons, des abjections du plaisir (BLONDEL, Action, 1893, p. 24).2. Caractère très grand, très vaste. Ce Mendès a une conversation qui surprend par l'immensité de ses lectures françaises et étrangères (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1263). L'immensité vague de ma tâche m'a découragé d'avance (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 127).Prononc. et Orth. : [im(m)
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1374 immansité (J. GOULAIN, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, f° 236b ds GDF. Compl.); 1377 immensité (ORESME, Livre du ciel et du monde, éd. A. D. Menut, 200c, p. 722). Empr. au lat. immensitas de même sens, dér. de immensus, v. immense. Fréq. abs. littér. : 1 195. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 923, b) 1 905; XXe s. : a) 1 639, b) 1 433.
immensité [i(m)mɑ̃site] n. f.ÉTYM. 1372; lat. immensitas, de immensus. → Immense.❖1 Didact. État, caractère de ce qui est immense; grandeur sans bornes ni mesure. || L'immensité de Dieu (→ Atome, cit. 10; extase, cit. 1). || Immensité de la nature, de l'univers. ⇒ Amplitude (cit. 1). → aussi Contemplateur, cit. 1; 1. enceinte, cit. 5. || L'immensité du chaos originel.1 Ô la courageuse faculté, que l'espérance qui, en un sujet mortel, et en un moment, va usurpant l'infinité, l'immensité, l'éternité (…)Montaigne, Essais, I, XLVI.2 (…) abîmé dans l'infinie immensité des espaces que j'ignore et qui m'ignorent (…)Pascal, Pensées, III, 205.3 L'étendue créée est à l'immensité divine ce que le temps est à l'éternité.4 (…) je m'anéantis (…) devant la Providence divine, sachant qu'on n'apporte devant Dieu que trois choses qui ne peuvent entrer dans son immensité, notre néant, nos fautes et notre repentir.Voltaire, Lettre à l'évêque d'Annecy, 3321, 29 avril 1768.5 L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir; il porte avec lui l'immensité. Tel accent échappé de votre sein ne se mesure pas et trouve un écho dans des milliers d'âmes : qui n'a point en soi cette mélodie, la demandera en vain à l'univers.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 323.2 (1495). Cour. Étendue trop vaste pour être facilement mesurée. || Explorateurs (cit. 1) qui parcourent l'immensité du Sahara. || L'immensité de la mer (→ Fuyant, cit. 2).6 Grand délice que celui de noyer son regard dans l'immensité du ciel et de la mer !Baudelaire, le Spleen de Paris, III.7 Il était arrivé en haut de la côte, il restait immobile, à regarder l'immensité plate et grise de la Beauce (…)Zola, la Terre, IV, 4.♦ Absolt. ⇒ Espace. || Dieu anime l'immensité (→ Créateur, cit. 2). — Étendue illimitée ou qui paraît telle (ciel, mer, nature…). ⇒ Abîme, infini. || Les étoiles (cit. 3) scintillent dans l'immensité. || Se fondre, se perdre dans l'immensité (→ Enivrer, cit. 28; guère, cit. 14).8 Et moi, pour te louer, Dieu des soleils, qui suis-je ?Atome dans l'immensitéMinute dans l'éternité (…)Lamartine, Harmonies, I, II.9 Toute l'immensité n'avait pas une ride;Le ciel réverbérait autour d'eux leur beauté (…)Hugo, la Légende des siècles, XXII, « Le satyre », I.3 (1671). Grandeur considérable (de qqch.); caractère immense. || L'immensité de ses richesses, de sa fortune (Académie). || Il y a une immensité de gens qui pensent comme vous (rare). ⇒ Infinité, multitude, quantité. — L'immensité des sentiments, des désirs de l'homme.10 Vous me priez de vous écrire doublement de grandes lettres (…) je suis quelquefois épouvantée de leur immensité.Mme de Sévigné, 237, 13 janv. 1672.11 (…) je me considère, avec une sorte de frémissement, jeté, perdu dans ce vaste univers, et comme noyé dans l'immensité des êtres, sans rien savoir de ce qu'ils sont, ni entre eux, ni par rapport à moi.Rousseau, Émile, IV.12 (…) il y a dans le sentiment maternel je ne sais quelle immensité qui permet de ne rien enlever aux autres affections (…)Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 297.13 Ce qui donne au romancier le sentiment de l'échec, c'est l'immensité de sa prétention.F. Mauriac, le Romancier et ses personnages, p. 125.❖CONTR. Exiguïté, petitesse.
Encyclopédie Universelle. 2012.